Quatre députés nés au XXIe siècle, dont Tatiana Auguste, veulent être la voix des jeunes à Ottawa

La Presse Canadienne | 21 décembre 2025 | 16:30
Les jeunes députés (de gauche à droite) Jake Sawatzky, Amandeep Sodhi, Tatiana Auguste et Fares Al Soud posent avec le premier ministre Mark Carney. LA PRESSE CANADIENNE/photo fournie par Amandeep Sodhi, Instagram

Le Parlement fédéral a accueilli ses premiers députés nés dans les années 2000 à la suite des dernières élections.

Huit mois plus tard, ces jeunes députés disent avoir déjà apporté leur contribution à la Chambre des communes.

Les libéraux Tatiana Auguste (Terrebonne), Fares Al Soud (Mississauga-Centre), Amandeep Sodhi (Brampton-Centre) et Jake Sawatzky (New Westminster—Burnaby—Maillardville) sont tous nés en 2000 ou en 2001.

Mme Auguste n’a été élue qu’avec une seule voix de majorité après un dépouillement judiciaire.

Elle raconte avoir participé à un caucus de jeunes dans sa municipalité avant de travailler pour le député Emmanuel Dubourg jusqu’au printemps dernier. 

La vingtenaire croit que ses jeunes collègues et elle offrent une perspective différente dans un climat politique encore dominé par les baby-boomers et la génération X.

«Si nous nous mettons dans un coin, nous irons très loin, dit Mme Auguste. Nous devons avoir une perspective jeune sur toutes les questions qui sont sur la table et nous avons vraiment pris beaucoup de plaisir à le faire jusqu’à présent. Nous commençons à avoir un impact.»

Mme Auguste, qui a déjà parrainé un projet de loi visant à établir une stratégie nationale contre les inondations et la sécheresse, est reconnaissante d’avoir des collègues de son âge.

«Avoir trois autres députés âgés de 25 ans ou moins qui comprennent ce que je vis et qui comprennent comment nous évoluons dans cet espace qui, franchement, n’est pas fait, en théorie, pour des gens comme nous, c’est formidable d’avoir leur soutien», souligne-t-elle.

Mme Sodhi affirme qu’elle se passionne pour la politique depuis toujours et qu’elle a commencé à assister à des événements du Parti libéral avec son père lorsqu’elle avait environ 11 ans.

Même si elle pensait ne se faire élire députée que «beaucoup plus tard» dans sa vie, elle n’a pas pu laisser passer l’occasion de se présenter dans sa circonscription natale lors des dernières élections.

«Je voulais vraiment saisir cette occasion pour apporter des changements au sein de nos collectivités», dit-elle, en énumérant la pénurie de logements, l’accessibilité financière, la criminalité et la nécessité de soutenir les jeunes et les personnes âgées.

Tous les quatre ont lancé un caucus libéral jeunesse afin de discuter d’enjeux tels que la santé mentale chez les jeunes, le chômage ou les conséquences néfastes de l’intelligence artificielle.

Mme Sodhi affirme que le caucus obtient déjà l’attention des autres députés libéraux qui espèrent obtenir le vote des jeunes dans leurs propres circonscriptions.

«Quand on regarde les jeunes en particulier, on constate qu’ils sont parfois un peu oubliés, avance la députée. On se concentre beaucoup sur les droits douaniers, l’économie et la construction du pays, mais sans considérer ces choses du point de vue des jeunes et de la façon dont cela va les affecter. Être ici, à ce poste, et amplifier et exprimer leurs préoccupations à leur place, c’est vraiment un sentiment très, très fort.»

M. Sawatzky, qui préside ce caucus, dit qu’il est important que les jeunes s’impliquent en politique parce qu’ils peuvent avoir la chance d’apporter leur contribution.

«Si aucun jeune ne se présente aux élections, il n’y a pas de représentation des jeunes. C’est un problème», lance-t-il. Bien sûr, on peut demander à des politiciens plus âgés de créer des comités de jeunesse ou de se concentrer sur les questions liées à la jeunesse, mais en fin de compte, pour avoir une véritable représentation, il faut élire des responsables qui font réellement partie du groupe pour lequel les décisions sont prises, en l’occurrence les jeunes.»

M. Al Soud souhaite lui aussi voir «autant de jeunes que possible» se lancer en politique».

«La Chambre des communes est censée représenter le Canada. Le Canada compte beaucoup de jeunes, il est donc important qu’ils soient représentés à la Chambre», fait-il valoir.