Se nourrir ou prendre l’autobus: des lanaudois à faible revenu témoignent

Des organismes communautaires lanaudois s’unissent pour revendiquer des mesures fortes pour une meilleure justice sociale et climatique au Québec.

Le collectif anti-pauvreté de Lanaudière, le Mouvement d’éducation populaire autonome de Lanaudière, le Comité environnement étudiant Joliette et le Réseau vigilance Lanaudière ont formé la Coalition du 20 février pour la justice sociale et demandent une assurance médicaments publique et universelle, un revenu viable pour tous, des transports publics abordables et la fin des investissements dans les hydrocarbures.

Des témoignages bouleversants

Quelques personnes s’étaient déplacées pour parler de leur expérience personnelle. Madame Middleton, du Mouvement Personnes d’abord raconte qu’elle peut prendre l’autobus à tous les matins et tous les soirs puisqu’elle a la chance d’avoir la carte de transport en commun. Cependant, selon elle, les gens qui sont sur l’aide sociale ne peuvent pas se permettre ce luxe, le coût mensuel étant trop élevé.

Ils doivent donc choisir quels jour ils se déplaceront en autobus et bien choisir les raisons de ces déplacements. S’il y a beaucoup de rendez-vous médicaux dans un même mois, cela devient compliqué.

Madame Johanne St-Denis, coordonnatrice à l’Action Populaire des Moulins et aussi co porte-parole pour le collectif anti-pauvreté de Lanaudière, raconte que des citoyens ou citoyennes se voient dans l’obligation de choisir entre se nourrir ou bien obtenir des biens et services de première nécessité comme par exemple des lunettes ajustées à leur vue, des prothèses dentaires spéciales, un simple service de téléphonie de base, comme l’Internet qui est devenu presqu’une nécessité en 2020.

Le salaire minimum trop bas oblige par exemple les gens à faire ces choix difficiles.

Gilles LeCavalier, militant à l’Action Populaire des Moulins, raconte qu’il a des maladies qui lui imposent plusieurs restrictions alimentaires. Selon lui, les banques alimentaires en général ne reçoivent pas en dons des aliments qui correspondent à des aliments que lui doit consommer pour garder une certaine forme de santé.

Il a dû choisir entre s’alimenter adéquatement et se procurer des biens essentiels, comme par exemple s’acheter de nouvelles lunettes puisqu’il a besoin d’une nouvelle paire depuis 9 ans. Pour se procurer de nouvelles lunettes, il lui en coûterait entre 300 et 400 $. L’Aide Sociale lui donnerait environ 120$ pour les verres et 50$ pour la monture. En se servant du spécial verres et monture de son opticien, il lui en coûterait au minimum, après avoir reçu les allocations de l’Aide Sociale, 180$, ce qui représente plus de 10% de son revenu mensuel et de celui de son épouse. Dans ce contexte, ils n’ont tout simplement pas la chance de se payer de nouvelles lunettes.

Selon le collectif, si certaines avancées ont été faites depuis les dernières années en ce qui a trait à l’amélioration de la situation financière de certaines catégories de personnes en situation de pauvreté, beaucoup reste encore à faire pour atteindre une réelle justice sociale, ne serait-ce qu’en regard de leur sécurité alimentaire.